Avec l’eusko, l’Aviron Bayonnais devient le premier club sportif de France à utiliser une monnaie locale

Nikolas Blain, Philippe Tayeb et Dante Edme-Sanjurjo ont expliqué les raisons de l’adhésion de l’Aviron Bayonnais à l’eusko, la monnaie locale basque Ornéla Leurent

Le club bleu et blanc devient la première structure sportive professionnelle de France à adhérer à une devise locale, en l’occurrence l’eusko. L’Aviron Bayonnais a officialisé cette démarche mardi 18 juin.
En adhérant à l’association Euskal Moneta, l’Aviron Bayonnais est devenu, mardi 18 juin, le premier club sportif professionnel de France à utiliser une monnaie locale.
Cette saison, l’eusko ne servira qu’à souscrire un abonnement au stade, en euskos (1 eusko = 1 euro) sonnants et trébuchants. Mais à terme, le club de rugby envisage d’équiper sa billetterie et sa buvette d’une double trésorerie et d’un terminal pour euskokart. « C’était pour nous une évidence, indique Philippe Tayeb, le président de l’Aviron. Quand on se proclame club phare du Pays basque, cette démarche est normale. »

« La langue basque et les circuits courts »
« C’est un signal important pour nous, annonce le cofondateur de l’eusko, Dante Edme-Sanjurjo. Cette monnaie favorise l’apprentissage de la langue basque et les circuits courts, sans oublier sa capacité à financer les projets associatifs, puisque 3 % de ce que vous consommez sont reversés à l’association de votre choix. »

Une étape importante dans l’ancrage locale de notre club.

Pour profiter de ces dons, les associations doivent bénéficier de 30 parrainages d’utilisateurs d’euskos. Les dirigeants de l’Aviron espèrent que le fonds de dotation du club atteindra ce quota, afin d’alimenter ensuite les caisses des ikastola (écoles immersives en langue basque).
Seule une poignée d’associations sportives ont rejoint le mouvement. Parmi elles : les rugbymen de Nafarroa, le club de tennis de Saint-Jean-Pied-de-Port, les sections basket-ball, tennis et pelote d’Hasparren… Et c’est à peu près tout.
Dante Edme-Sanjurjo se veut optimiste : « La démarche de l’Aviron peut déclencher quelque chose. » Comme inspirer l’Hormadi et le Biarritz Olympique ? « Nous n’avons pas encore de contacts, mais nous le souhaitons », indique le cofondateur d’Euskal moneta.
Écoresponsabilité
« Après les gobelets consignés et les maillots écoresponsables, nous souhaitons simplement rester dans une démarche toujours plus soucieuse de l’environnement, reprend Philippe Tayeb. Nous comptions déjà des fournisseurs adhérents à l’eusko. Nous nous y mettons. Et nous aimerions que des partenaires s’y mettent aussi. »
Il faut dire qu’à Dauger, les Socios de l’Aviron avaient montré la voie l’an passé. « Nous avons fait partie des relais entre le club et la monnaie locale, souligne Nikolas Blain, le président de l’association d’actionnaires. Sa démarche l’ancre encore un peu plus dans son territoire. »
660 commerces, 220 associations
Un territoire basque où 660 commerces sont désormais eusko compatibles, sans oublier les 220 associations, l’Agglomération, les 18 mairies et les 3 200 adhérents particuliers. Lequel privilégiera toujours le petit épicier du coin au détriment de la grande surface et des ventes numériques à grande échelle, celles-ci étant privées d’eusko par l’association.
Pour 12 euros par an, Euskal Moneta active votre compte, met son euskokart à votre disposition et guide vos premiers pas d’euskonsommateur. Désormais jusqu’au stade, en passant par le boulanger, le bistrot ou le primeur…

Article du Sud-Ouest du 18/06/2019

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