J’en ai déjà parlé quelques fois sur le site des Socios, je confirme comme beaucoup de supporters vont pouvoir le dire, que « l’orgasme cérébral » existe. Connu aujourd’hui sous l’acronyme ASMR (Autonomous Sensory Meridiant), il est une jouissance extrême au niveau du cerveau provoquée par une stimulation visuelle ou sonore. Il y a l’auditif, le visuel ……et les chercheurs américains vont pouvoir venir maintenant analyser, l’orgasme rugbystique !
» Putain quel pied »
A la relevée de l’avant dernier jour de 2023, L’aviron Bayonnais reçoit le Racing92 et ses stars multiples. En tête du championnat, meilleur défense et meilleure attaque, les médias prévoient la fin de l’invincibilité de Jean Dauger. Malheureusement pour eux, l’histoire ne s’écrit pas avant, elle s’écrit sur le terrain ! Et ce terrain est devenu hostile pour les équipes qui viennent avec un désir fou annoncé de vaincre. Désirer, c’est bien mais ça ne se concrétise pas toujours.
Une Valse à 3 temps !
1er Temps
Une première mi-temps dominées par « nos petits » de manière totale avec un Collectif, pierre centrale du projet de jeu, avec du combat devant et derrière, de l’intensité permanente, de la vitesse, de la lucidité et de la discipline. Comment une équipe qui à une possession de 70% peut-elle être menée de 14 points à la fin de cette mi-temps ? D’abord avec des fautes qui font annuler 2 essais (je vais y revenir) mais aussi avec un joueur anglais Supersonique et un manque total de réussite de « nos petits ». Monsieur l’arbitre Pourquoi écouter 2 internationaux français pendant tout le match et renvoyer Camille Lopez dans son en-but quand il veut vous parler. Monsieur l’arbitre , Ok Thomas Ceyte retient légèrement un joueur du Racing sur la pénalité jouée vite par Guillaume Rouet mais que faisait ce joueur bien au delà des 10 mètres obligatoires! Et pire en deuxième mi-temps siffler une pénalité contre un bayonnais qui ne peut sortir d’un ruck étant tenu par un joueur adverse !
2ème temps
Ils pensaient avoir gagné face à « nos petits » semblant être à l’usure avec ce manque totale de réalisme. Mais c’était mal les connaître et encore une foi, la solidarité, le refus de la défaite, une folle dépense de courage et d’énergie allaient amener un renversement de situation incroyable. Les espaces étaient pris en force et si le collectif était le maitre d’oeuvre comment ne pas souligner la vaillance de Thomas Acquier au nez cassé, disponible à la pointe du combat et marquant un essai d’école. Uzair Cassiem, toujours dans l’avancée, impliqué dans deux essais et un refusé. Guillaume Rouet, maitre du rythme et impliqué totalement dans un essai. Rémy Baget, marqueur d’un essai d’anthologie qui donne la victoire aux siens juste avant la sirène et déclencheur pour tous et toutes de l’ASMR. Il s’exprimait aprés ce match« On avait tous les crocs. On remonte 10 points, on ne pouvait pas laisser passer ça. On savait qu’on avait une balle de match. Camille joue bien le coup, je vois le trou, je décide de jouer au pied et puis… C’est tout le travail d’une équipe. Cette action, elle a montré qu’une équipe qui a les crocs, elle peut tout faire. Le Racing 92 est venu avec une grosse équipe, merci à eux de nous avoir respectés »
« Putain quel pied »
3ème temps
l’année 2023, fabuleuse, riche d’exploits et de surprises. Des combattants , des vaillants qui ont amené, le rêve dans notre quotidien. « Des petits » qui ont porté haut le nom de Bayonne. Vous savez, Bayonne qui dérange avec son public de feu, son stade à guichets fermés, sa ville qui vibre dés le matin du match, ses chants au delà des frontières, son refus de céder.
Bayonne dont le rédacteur en chef de Canal a osé dire
» C’est cruel pour le Racing qui a mené tout le match ! «
La, la la, la la, les Bayonnais…..
Quelques interviews
Grégory Patat sur le match
» Il est pas mal, quand même. Il fait partie de mes préférés. Non, c’est mon préféré ! Il y a 3-17 à la mi-temps, mais avec un contenu très performant de notre côté. Nous avons 60 ou 70 % de possession. On prend deux essais en contre, sur des fulgurances de leur part. On savait qu’ils avaient des facteurs X pour nous mettre à mal. C’est dommage, parce qu’on a eu des opportunités de marquer. On n’a pas su les mettre au fond. On a manqué de réalisme, il y a deux essais refusés (6e, 24e), Erbinartegaray finit dans l’en-but (71e). Il y avait des passes supplémentaires à faire, mais on ne les a pas utilisées. Elles nous auraient permis de marquer, mais on n’a pas osé les faire. Par rapport au contenu du match, on fait une prestation XXL. On voulait les agresser dans les collisions et maintenir la possession. On se rend compte que quand on est fluctuant dans l’intensité ou l’engagement, on est très moyen. On ne va pas se mentir, à Perpignan (36-10), on n’a pas existé sur les ballons portés, on a pris cinq ou six contre-rucks dans les couloirs. Tu ne peux pas gagner au rugby avec ça. C’est avant tout un sport de combat. On avait redéfini notre ADN, le caractère de notre jeu et c’est là où on est allé le chercher.
Sur Thomas Acquier
« C’est comme Thomas Dolhagaray au Munster, qui a passé la transformation du match nul. Thomas Acquier est un joueur qui n’a jamais lâché. Il a toujours été positif. Il est souvent dans la situation où il doit aider ses coéquipiers. Il avait un nez fracturé avant le match, il a fait 80 minutes très performantes. L’alignement du Racing est souvent un cimetière à talonneurs, mais on a trouvé les options. Dans l’engagement, on savait que Thomas n’allait pas tricher. J’ai aimé son investissement. Même s’il a peu de temps de jeu, il a la légitimité pour parler au groupe et il a bien fait avant le match, ce qui a fédéré tout le monde autour de lui ».
Rémi Bourdeau, « On a cru qu’on allait perdre, forcément. Quand tu es derrière au score pendant 78 minutes, qui plus est avec un écart parfois important, une pression s’installe car on n’avait pas envie de perdre à Jean-Dauger après une telle série d’invincibilité (NDLR, 24e victoire de rang en championnat dans ce stade). Avec le public qui te pousse sur chaque action, l’envie des joueurs de revenir et de gagner, on a réussi à s’en sortir sur une fin de match très tendue. C’est une très belle victoire.
Guillaume Rouet
« Pour être honnête, on se voyait un peu perdre. On avait le sentiment que rien ne tournait en notre faveur. On arrache cette victoire à la dernière seconde… c’est bien pour Rémy (Baget). Même s’il ne reste pas au club l’an prochain, qu’il va à Castres, c’est tout un symbole parce que l’essai derrière n’était pas fait après la passe au pied de Camille (Lopez). Je suis content pour lui. L’action est belle. »
« Le Racing fait le match idéal à l’extérieur. On sentait aussi qu’ils étaient à la limite dans la dernière partie du match. On a douté, mais on a cru dans notre rugby. On a eu raison. On perd quand même de 14 pts à la mi-temps… Mais sur le contenu, on produit énormément, on arrive souvent dans la zone de marque, même si ne concrétise pas toujours. Que ce soit Cass (Cassiem), Camille ou moi, on a toujours l’envie. Quand on voit ce public, aujourd’hui, il a vraiment joué un rôle important. Il nous a vraiment poussés et ça nous a permis de faire la différence à la fin. »
« J’espère que c’est une victoire qui va nous servir peut-être de déclic, afin de montrer la même image dans le caractère, parce qu’on s’attend à un autre gros match la semaine prochaine à Bordeaux. »
Merci, merci !
AUPA BAIONA